La construction de ce porte-avions, permettant de mettre en oeuvre une aviation d'assaut, d'interception, de reconnaissance et anti-sous-marine, a débuté en novembre 1955 à Brest. Mis à l'eau le 21 décembre 1957, il effectue ses premiers essais à la mer le 23 novembre 1959, et est admis au service actif le 22 novembre 1961. Au cours de sa carrière, il participe à la majorité des opérations navales de la France :
1968 : Déploiement de la Force Alfa dans le Pacifique.
1974-1975 : Opération Saphir en Océan Indien lors de l'indépendance de la république de Djibouti.
1982-1984 : Opération Olifant en Méditerranée orientale lors de la guerre civile libanaise.
1987-1988 : Opération Prométhée en mer d'Oman lors de la guerre entre l'Iran et l'Irak.
1990 : Opération Salamandre en mer Rouge et mer d'Arabie lors du conflit entre l'Irak et le Koweit.
1993-1996 : Opération Balbuzard puis Salamandre en mer Adriatique lors de la guerre yougoslave.
Entre 1959 et 1997, il a subi, comme son sistership le porte-avions Foch de nombreuses refontes. On peut noter tout particulièrement la modernisations "capacité Crusader" en 1966, la "qualification nucléaire" en 1978, et l'installation du système antiaérien Crotale en 1985 en même temps que la modernisation de l'appareil propulsif.
Il a navigué sur tous les océans et a totalisé à l'issue de sa carrière la somme impressionnante de plus d'un million de nautiques parcourus soit 48 fois le tour du globe. Il aura ainsi fait 3125 jours de mer, 80.000 heures de fonctionnement et aura effectué plus de 70.000 catapultages. Le Clemenceau a effectué sa dernière sortie à la mer le 16 juillet 1997. Il a été désarmé le 1er octobre 1997. Il relèvait depuis le 3 mars 1998 de la Majorité générale, puis du commandant de la Base navale de Toulon. Il a été vendu pour démolition le 14 avril 2003.
Le dernier voyage (mouvementé) du Clemenceau
Faut-il croire que Toulon était triste de voir partir le Clemenceau ? C'est sous un ciel bien gris, que le porte-avions a appareillé le lundi 13 octobre 2003, aidé en cela par les remorqueurs Lubéron et Estérel.
Vendu aux enchères le 13 juin dernier à la société espagnole Gijonese de Desquaces, pour quelques millions d'euros (la France donne le bateau, et le chantier naval se rémunère en revendant près de 30 000 ton nes de ferraille) , la coque devait gagner un chantier de Gijon pour y être désamiantée avant son démantèlement. Mais, le 17 octobre, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 constate que le remorqueur italien, affrété par la société de ferraillage, s’engage dans le détroit de Sicile. Il se dirige en fait vers la Turquie, sur le chantier d'Aliaga, près d'Izmir. La Marine décide de bloquer le convoi à l'aide de la frégate Guépratte alors dans la zone.
Le gouvernement français résilie alors le contrat. Le titulaire est désormais la société allemande Ship decommissioning industry, filiale du groupe Thyssen basée à Hambourg (Allemagne). Le 8 novembre, le remorqueur Carangue, basé à Toulon et affrété par la Marine, prend en charge le Clemenceau au voisinage des côtes de Sicile, toujours sous la surveillance du Guépratte. Le Clemenceau fait retour en rade d'Hyères. Il sera prochainement désamianté dans le port militaire de Toulon.
FOTOS
