Um texto interessante analisando a fragilidade do projeto da estação espacial internacional,as dificuldades técnicas,os frequentes atrasos no cronograma original e avaliações de custo e benefícios.
Station spatiale internationale : un projet fragile relancé
LE MONDE | 06.12.07 | 09h26 • Mis à jour le 06.12.07 | 09h26
Avec le lancement du laboratoire orbital européen Columbus, la Station spatiale internationale (ISS) devrait s'enrichir d'une nouvelle dépendance. Principale contribution de l'Agence spatiale européenne (ESA) à la station, Columbus marque aussi le début d'une année d'intense activité qui verra l'envoi vers l'ISS de plus de 40 tonnes de fret et de nouveaux modules.
Au lancement de Columbus succédera, en janvier 2008, le premier vol du ravitailleur européen Automated Transfer Vehicle (ATV), à bord d'un lanceur Ariane-5. Suivi, en février, par l'envoi de Dextre, le bras robotisé canadien, et des premiers éléments de Kibo, le laboratoire orbital japonais. Le calendrier des lancements peut toutefois, à chaque instant, être perturbé et mettre en péril le projet.
RETARDS À RÉPÉTITION
Le montage de ce grand Meccano spatial est confronté aux difficultés techniques du travail en apesanteur. En ont récemment témoigné les incidents survenus au cours de l'arrimage du "nœud" Harmony – sur lequel doivent être accrochés les modules européens et japonais. Au cours des opérations, un panneau solaire de la station a été déchiré et a dû faire l'objet d'une délicate réparation.
Quelques mois auparavant, en juin, une défaillance informatique des segments russes de la station en avait perturbé les systèmes de poussée (qui la maintiennent sur son orbite) et l'alimentation en oxygène. Techniquement délicat, le montage de l'ISS est en outre dépendant des navettes américaines.
Celles-ci sont les seuls lanceurs capables d'assurer la mise en orbite des principales pièces de l'édifice spatial. L'accident de Columbia en 2003 – et la suspension des vols de navette qui en a résulté – a induit un décalage considérable dans le programme de construction de la station orbitale.
Ces retards à répétition mettent sérieusement en danger l'ensemble du programme. Car les navettes doivent prendre leur retraite en 2010, fin théorique de la construction de l'ISS. Le moindre accident, qui précipiterait l'arrêt des navettes, porterait automatiquement un coup très dur à l'ISS. D'autant que la mise en service du successeur du shuttle, le Crew Exploration Vehicle (CEV), n'est pas prévue avant 2014.
Entre la fin de la construction de la station et la mise en service du CEV, la rotation des membres de l'équipage – six cosmonautes à terme – reposera donc uniquement sur des fusées russes. A moins, comme la possibilité en est parfois évoquée, que l'ATV, conçu pour le transport du fret, ne soit modifié pour conduire des hommes dans la station.
QUELLE UTILITÉ ? QUEL COÛT ?
La fragilité du projet tient aussi aux critiques auxquelles il est confronté depuis son lancement. Manque d'ambition technologique, budget exorbitant (environ 100 milliards de dollars au total), utilité scientifique discutable – aucune découverte majeure n'y a pour l'instant vu le jour… Tout ou presque a été reproché à l'ISS.
Les membres de l'équipage mènent principalement, à bord, des expériences sur les réponses de la biologie à l'apesanteur. La microgravité est aussi un environnement privilégié pour mener des recherches plus fondamentales, comme la modélisation du magma terrestre.
En France, particulièrement, le cosmonaute Patrick Baudry ou l'ancien ministre de la recherche Claude Allègre comptent parmi ses contempteurs les plus médiatiques.
"On décrit souvent l'ISS comme un gaspillage d'argent public, dit Bernardo Patti, responsable du projet Columbus à l'ESA. Cet argent n'est pas gaspillé : il sert à payer des développements technologiques, à rémunérer des chercheurs et des ingénieurs dans le secteur industriel des hautes technologies. Quant au montant des investissements, il est encore souvent décrit comme pharaonique, mais Columbus n'aura coûté en définitive que 2 euros à chaque citoyen de l'Union européenne." Soit environ 900 millions d'euros.
L'ISS est aussi un moyen de conserver les industries et les structures capables de développer de grands projets internationaux, plaident ses défenseurs. "La conquête spatiale ne s'est jamais interrompue, dit Michel Tognini, chef du corps des astronautes européens. L'ISS est le moyen de préparer les technologies et les compétences qui permettront le retour de l'homme sur la Lune et la conquête de Mars."
Aux Etats-Unis, les critiques ne sont pas moins vives. L'ironique formule de Robert Park, professeur à l'université du Maryland, résume bien l'état d'esprit des Américains : "Il faut que la NASA ait complété la construction de l'ISS pour qu'elle puisse être précipitée dans l'océan."
Avant même qu'elle ne soit achevée et pleinement opérationnelle, l'ISS suscite déjà des débats sur la date de sa mise hors service. Les Etats-Unis envisagent de se retirer du projet en 2015, quand les autres partenaires voudraient la maintenir en orbite jusqu'en 2020. Mais, sans l'engagement financier de la partie américaine, le projet n'est plus viable.
COLLABORATION INTERNATIONALE
Edifice compliqué, l'ISS est aussi le fruit d'une collaboration internationale vulnérable. Toutes sortes d'événements sur la scène diplomatique mondiale peuvent la perturber. Les Etats-Unis reprochent ainsi à la Russie de fournir à l'Iran des technologies sensibles. La loi américaine dite "Iran non Prolifération Act" empêchait la NASA d'acheter à Moscou des rotations de Soyouz.
Après l'accident de la navette, le Congrès américain lui a accordé une dérogation pour qu'elle puisse librement recourir à des technologies russes. C'est là l'une des vertus cachées de l'ISS : contraindre des adversaires potentiels au compromis ou, en tout cas, à la discussion.
Stéphane Foucart
Estação Espacial Internacional
Moderador: Conselho de Moderação
- Tigershark
- Sênior
- Mensagens: 4098
- Registrado em: Seg Jul 09, 2007 3:39 pm
- Localização: Rio de Janeiro - Brasil
- Agradeceu: 2 vezes
- Agradeceram: 1 vez